Le mont Blanc 

 

4810 mètres

            Et oui, ce n'est plus 4807 mètres d'après les mesures récentes mais 4810. Le mont Blanc grandit. Je décide de m'attaquer au toit de l'Europe en contactant un copain guide de haute montagne. Je lui demande les renseignements nécessaires au niveau matériel ou au niveau  préparation physique. Il se trouve que l'équipement que je me sert est déjà suffisant et je louerai le complément manquant. Au niveau physique il ne se fait pas de souci car il me sait sportif, apparemment je me fait plus de souci que lui. Je me dis donc : on verra bien. 

               On part par la voie normale, depuis St Gervais on prend le train à crémaillère pour monter jusqu'au nid d'aigle à 2300 mètres d'altitude, point de départ de l'ascension. On démarre dans la matinée d'un pas lent mais régulier et on atteint rapidement le refuge de la tête rousse. On aperçoit le refuge de l'aiguille du Goûter juste en dessus de nous, et c'est là que l'ascension démarre vraiment, la tête rousse, 3167 mètres, l'aiguille du Goûter, 3786. La montée est délicate et l'extrême vigilance est de rigueur. On atteindra finalement le refuge pour un repos et un repas bien mérité.

               Le lendemain départ à trois heures du matin, c'est au mois de juin, la journée s'annonce belle, c'est une chance car cela fait une semaine qu'on attendait le beau temps en bas. La montée sur le dôme du Goûter se fait sans problèmes, puis on redescend légèrement jusqu'au col du dôme à 4304 mètres d'altitudes. On grimpe jusqu'à Vallot à 4362 mètres et on fait une pause au refuge. La température est basse mais supportable, mais c'est les inconvénients de l'altitude qui commencent à se faire sentir. Je n'avalerai rien pendant la pause, je suis impatient d'aborder la suite.

               Les 500 derniers mètres sont très raides et très physiques, la crête sommitale est impressionnante, le vent souffle légèrement, on aperçoit à l'horizon l'ombre du mont Blanc au lever du jour, alors qu'on y est dessus, les avalanches font comme des coups de tonnerre dans le massif.  l'émotion est à son comble à l'arrivée au sommet à sept heures.

               Le panorama est vaste, je retiendrais surtout la vue du plateau du Vercors qui paraissait tel une assiette posée dans la vallée. Les sommets alpins se chevauchent les uns les autres. il faut penser à la descente maintenant et garder toutes ses forces et sa concentration pour le reste de la journée qui va être encore longue.

               On descend par le même itinéraire, l'aiguille du midi est en bas à droite, elle parait minuscule.

                   Au refuge du Goûter on reprendra des forces avant la délicate descente de l'aiguille, et le fameux couloir où les pierres dégringoles en permanence. Le train nous attends par une chaleur accablante. Un grand souvenir évidemment pour une première expérience de la haute montagne.

       Carte Didier Richard Pays du mont Blanc 1 : 50 000